Ophrys majellensis à Chateauneuf-de-Grasse

Sur une colline dominant le beau village perché de Châteauneuf-de-Grasse, une belle population d'Ophrys majellensis commence à fleurir. C'est une espèce tardive, assez originale avec ces grosses fleurs souvent très plates. On ne la rencontre en France que dans l'arrière-pays des Alpes-Maritimes et l'extrême nord-est du Var. Sa répartition se continue en Italie jusqu'aux Abruzzes.

De belles Orchidées grassoises

Sur cette colline, on trouve 13 espèces d'Orchidées, dont un bon nombre en fleur en cette fin du mois de mai.

Anacamptis pyramidalis :



Ophrys apifera :



Anacamptis fragrans (ex Orchis fragrans) :




Ophrys bertolonii (=O. aurelia) :

Arbrisseaux et grimpants

Cette colline est aussi riche de nombreuses espèces, dont quelques arbrisseaux et lianes méditerranéens ou non.

Un améchanchier sans doute A. canadensis :



La coronille glauque en fruits (voir les fleurs dans un billet précédent) :



La badasse ou Dorycnium pentaphyllum (= D. suffruticosum), sous-arbrisseau assez commun dans toute la Provence, de la famille des Fabacées (Papilionacées) :




Un beau chèvrefeuille odorant (Lonicera caprifoliata) :

Une superbe préfloraison de Centaurée jaune

La Centaurée jaune présente comme toutes les Gentianacées une préfloraison "spiralée". C'est l'ancienne Chlora perfoliata, maintenant Blackstonia perfoliata :

Une euphorbe niçoise très colorée

Cette Euphorbia nicaensis présente des couleurs inhabituelles pour une euphorbe ! Encore une attaque de virus ???

Une population d'Ophrys pseudoscolopax à Valbonne

Un montage de plusieurs plantes de la même petite population d'Ophrys pseudoscolopax pour bien montrer la grande variété que peut pendre la forme du labelle chez cette espèce. Il avait une douzaine de pieds, rapprochés en quelques m2. Photos de face et de profil :

Ophrys bombyliflora en fin de floraison

Toujours vers Valbonne, c'est Jackie et Jo qui m'emmènent voir si les Ophrys bombyliflora sont toujours visibles. C'est un retour sur une station que j'avais visitée il y a longtemps avec un groupe local, et je découvre avec plaisir qu'elle est toujours intacte malgré la pression immobilière et humaine considérable dans cette partie des Alpes-Maritimes. C'est un peu tard pour la pleine floraison, mais nous pouvons voir comment cette espèce défleuri en refermant ses sépales sur le labelle. On ne distingue à la fin qu'un petit pétale qui dépasse ! (photos de 3 fleurs différentes)

De beaux Orchis papillon

Partout dans l'herbe verte de nombreux Orchis papillon (Anacamptis papilionacea) apportent de belles couleurs du rose au fuchsia. Ici c'est la sous-espèce expansa que l'on trouve : on la reconnaît entre autre à son labelle très large et toujours très strié de couleurs vives.

Des Glaieuls des moissons en pleine floraison

De nombreux Glaïeuls des moissons (Gladiolus segetum) montrent leur magnifique hampe florale dans les prés. La pluie des jours précédents a fait du bien ! Gladiolus segetum se distingue de l'autre espèce assez courante G. communis par des anthères plus longues que le filet.
En fait, après un doute d'Henri Michaud et une vérification du spécialiste du genre Jean-Marc Tison, il s'avère qu'il s'agit de l'hybride entre les 2, Gladiolus x byzantinus. Il semble qu'il soit assez courant.

Un hybride d'Ophrys provincialis et d'O. pseudoscolopax

Un peu plus loin dans un espace en terrasses très débroussaillées, coincé entre des bâtiments, une route et un ruisseau, quelques hybrides ont fleuris parmi une assez abondante population d'O. provincialis (défleuris) et d'O. pseudoscolopax (pleine floraison).



Les hybrides sont assez nombreux et divers, en fin de floraison. En voici un exemplaire encore bien visible, où l'on remarque bien l'apport des 2 parents, avec une prédominance pour O. provincialis (sans doute le parent femelle de cet individu).

Une scille très rare au bord de la route

Un matin aux confins de la commune des Arcs (83), une vision fugitive et violette aperçue du coin de l'oeil m'a fait freiner d'urgence. Après un petit retour en arrière, j'eus la surprise de découvrir une longue hampe de près d'un mètre au sommet encore fleuri.



Comme nous étions cernés de toutes parts par les propriétés privées, je crus tout d'abord à une échappée de jardin. En regardant de plus près une fleur, il me semblait reconnaître une scille. Mais ma mémoire un peu défaillante n'associait à ce genre que autumnalis (trop tôt !), bifolia (trop grande !) ou peruviana (trop élancée !), sans compter toutes les exotiques. De retour à la maison, je me plongeais dans mes flores pour ressortir avec une sacrée découverte : Scilla hyacinthoides, très rare et protégée au niveau national ! Après un petit tour sur Internet pour le vérifier en image et apprendre son nouveau nom (Nectaroscilla hyacinthoides (L.) Parl.), j'ai la confirmation que oui, c'est une belle coche !

Un retour plus tard sur la station m'a permis entre 2 gouttes d'eau de faire quelques photos rapprochées :






Il semblerait que cette plante ne fleurisse que très rarement. Sur la station il y a une douzaine de touffes, mais une seule a développé une hampe florale. Et sur cette route, j'y passe régulièrement à cette époque depuis 20 ans, une plante pareille passe difficilement inaperçue et la période de floraison doit être assez étalée si on regarde le nombre de fleurs. Et surtout que je scrute toujours les bas-côtés dans l'espoir de rencontrer quelques Ophrys! Est-ce donc une station nouvelle (mais les touffes sont nombreuses et bien implantées), l'ai-je donc ratée jusqu'à présent ou ne fleurit-elle que vraiment rarement ?

En tous les cas c'est une très belle plante, aux fleurs vraiment délicates et à la couleur originale. Le hic, c'est qu'elle se trouve à quelques décimètres de la chaussée, et comme il ne m'étonnerait pas qu'un jour ou l'autre cette route puisse être élargie... Mais comment prendre des mesures de protection dans ces circonstances ???